1- La région PACA, un “hotspot” de biodiversité menacé
1.1. Une mosaïque de milieux naturels, une diversité d’habitats
Des hautes cimes alpines toujours recouvertes de neige, qui culminent à plus de 4 000 mètres dans la barre des Écrins, au littoral camarguais où se mêlent intimement terre et mer, le relief de la région connaît des situations extrêmes. L’association de ces reliefs et climats variés constitue le facteur majeur de la diversité des milieux naturels de la région.
Avec un taux de 75% d’occupation naturelle, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur possède la plus grande étendue d’espaces naturels des régions françaises. Elle présente une très grande diversité de milieux associant caractères méditerranéen et alpin.
- Milieux forestiers :
Baie de Cassis | (©Robin Rolland
- Garrigues et maquis :
Garrigues et boisements à pins d'Alep dans la Sainte Victoire | ©Joel Bourideys
- Milieux cultivés :
Oliveraies dans les Alpilles | ©Robin Rolland
- Zones pastorales :
Pâturage ovin dans le Mercantou | ©Robin Rolland
- Les milieux montagnards :
Parc national des Ecrins - vers la Grave | ©Robin Rolland
- Cours d’ eau et zones humides :
La Durance | ©Robin Rolland - Les milieux aquatiques de la région sont très diversifiés : fleuves, rivières et ruisseaux et leurs ripisylves, mais aussi lacs de montagne, plans d’eau et zones humides (tourbières, lagunes côtières, mares temporaires, sansouïres, prairies inondables…)
- Milieux littoraux et marins :
Parc national de Port-Cros | ©DREAL PACA
1.2. Une grande diversité d’espèces
La diversité des milieux naturels de la région constitue une extraordinaire richesse biologique, comme en témoigne l’inventaire des ZNIEFF. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur abrite près des deux tiers des espèces végétales françaises, un tiers des espèces d’insectes, plus de dix espèces de mammifères marins et de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs et nicheurs.
Plantes à fleur | ||
Mammifères | ||
Oiseaux nicheurs | ||
Reptiles | ||
Amphibiens | ||
Insectes | ||
CEN PACA – 2012 | ||
*Ces chiffres indiquent un ordre de grandeur. Ils représentent des variations selon les sources et les critères retenus et sont susceptibles d’évoluer avec les nouveaux catalogues en cours. |
UICN France – 2008-2014 | ||
* Liste rouge des espèces menacées en France |
Zoom sur la biodiversité marine |
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La mer Méditerranée est l’un des 10 hotspots de biodiversité de la planète, du fait à la fois de sa richesse faunistique et floristique et de son haut niveau d’endémisme. Cette diversité exceptionnelle au vu de sa taille (environ 10 % des espèces répertoriées mondialement sur 1 % de la surface globale des océans) comprend une grande variété d’écosystèmes et de paysages sous-marins.
La biodiversité marine varie selon la profondeur, la température, les vents, les courants et les nutriments. L’une des caractéristiques de la méditerranée occidentale est de posséder un plateau continental peu étendu sur lequel est concentré la majorité des espèces marines. Néanmoins, c’est entre 0 et 40 mètres de profondeur que la vie marine est la plus riche en raison des conditions favorables du milieu (lumière, apport tellurique et diversité des habitats).
Cependant, la connaissance actuelle de la biodiversité marine reste partielle pour certaines communautés biologiques, notamment concernant les grands fonds et les têtes de canyons sous marins.
L’étagement en mer Méditerranée :
Zoom sur 6 espèces et habitats emblématiques et protégés de la région Provence Alpes-Côte d’Azur : |
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1.3. De nombreuses pressions menacent les milieux naturels
- l’urbanisation :
Lorsqu’elle se fait par extension sur les espaces naturels, l’urbanisation conduit à la destruction directe des milieux. Elle induit également des prélèvements de ressources (eau, matériaux, énergie). La pression foncière reste très forte sur la bande côtière et augmente sur les surfaces agricoles en déprise de l’arrière pays.
- la surfréquentation des milieux et exploitation des ressources :
La surfréquentation est notamment liée au tourisme, aux loisirs et aux sports de nature qui impliquent un dérangement direct des espèces, des altérations liées aux passages (piétinement, prélèvements sauvages, destruction partielle des herbiers de posidonies par le mouillage des bateaux…), des rejets polluants, des conflits d’usage, des prélèvements illicites et la production de déchets. La pression de la chasse et de la pêche, notamment récréative, reste ponctuellement importante. Néanmoins, la chasse peut avoir un rôle actif sur la gestion des espaces et la régulation des espèces.
- les pollutions :
Les sources de pollution de l’eau, de l’air et des sols sont nombreuses : elles sont pour la plupart dues aux activités humaines (agriculture, industrie). Nombre de polluants qui atteignent les écosystèmes sont très toxiques : ils diminuent la survie des organismes juvéniles ou adultes, ils impactent leur potentiel reproducteur et leur croissance, paramètres importants pour la dynamique des populations.
Les éclairages publics et la mise en lumière des sites naturels entraînent une pollution lumineuse qui a des impacts sur certains insectes et les chauves-souris (mortalité, surprédation, perturbation du comportement et des cycles biologiques…) .
- le changement climatique :
Il pourrait se traduire par une extension vers le nord de la zone climatique méditerranéenne, une accentuation des amplitudes thermiques et le développement d’une végétation plus
; une augmentation de la sécheresse et des risques incendies et une modification profonde des zones humides de montagne et du littoral.
- L’ introduction d’espèces :
Ces introductions sont favorisées par l’augmentation de la circulation des biens et des personnes. Une petite fraction des espèces introduites sont considérées comme des espèces exotiques envahissantes qui développent un réel comportement invasif au détriment d’autres espèces.
Au niveau de la mer Méditerranée occidentale, 328 espèces non indigènes sont actuellement recensées, dont 31 considérées comme invasives. Les principales sources d’introduction identifiées sont le transport maritime (eaux de ballast, coques) et les cultures marines.