1- Un territoire majoritairement naturel mais parmi les plus urbanisés de France
{{}}
Notre région est à la fois parmi les plus urbanisées et les plus naturelles de France : elle est composée à plus de 70% d’espaces naturels, contre 34% en France, en particulier du fait de la présence de grands massifs forestiers. Mais ses espaces artificialisés représentent 8% du territoire 1, contre 5,1% en moyenne nationale, en raison de sa forte population (5 millions d’habitants).
De fait, l’agriculture occupe une place moindre en PACA (16,5%) que sur l’ensemble du territoire français (60%) car elle a plus de difficultés à occuper le territoire, confrontée à des caractéristiques géographiques peu favorables ou entrant en concurrence avec l’urbanisation.
Sur le CARTOPAS 2014 de la DREAL PACA : | |
{{}}
Les espaces artificialisés se concentrent au sein des grandes agglomérations : neuf habitants sur dix résident dans une des 13 grandes aires urbaines. À elles seules, les quatre plus importantes (Marseille - Aix-en-Provence, Nice, Toulon et Avignon) accueillent 78 % de la population. Un continuum urbain parfois très dense s’étend du littoral méditerranéen à la vallée du Rhône ainsi que le long des axes de communication : val de Durance, autoroute A8… La carte illustre clairement les conflits entre l’extension des espaces urbains et le maintien des espaces agricoles au sein desquels ils se sont implantés.
Depuis 1990, l’urbanisation diffuse des espaces naturels et agricoles
(en ha) |
(en ha) |
(en %) |
(en %) | ||
Territoires artificialisés | PACA | ||||
France Métropolitaine | |||||
Territoires agricoles | PACA | ||||
France Métropolitaine | |||||
Forêts et milieux semi-artificiels | PACA | ||||
France Métropolitaine | |||||
Zones humides | PACA | ||||
France Métropolitaine | |||||
Surfaces en eau | PACA | ||||
France Métropolitaine | |||||
Source : Corine Land Cover
Différentes formes d’artificialisation des sols
PACA - Territoires artificialisés | (en ha) |
(en %) |
(en ha) |
(en %) |
(en %) |
Tissu urbain continu | |||||
Tissu urbain discontinu | |||||
Bâtis diffus | |||||
Zones industrielles ou commerciales | |||||
Réseaux routier et ferroviaire et réseaux de communication et espaces associés | |||||
Zones portuaires | |||||
Aéroports | |||||
Extraction de matériaux | |||||
Décharges | |||||
Chantiers | |||||
Espaces verts urbains | |||||
Equipements sportifs et de loisirs | |||||
Totaux | |||||
OCSOL CRIGE PACA : 1999 et 2006
Entre 1990 et 2006, l’artificialisation des sols en PACA est nettement plus rapide que la moyenne nationale. Elle est due pour pratiquement 80 % au tissu urbain discontinu et au bâti diffus, etbpour presque 9 % aux zones d’activités et commerciales. Ces trois postes représentent encore la principale cause d’artificialisation des espaces entre 1999 et 2006. Le développement de l’habitat sous forme diffuse ou discontinue représente à lui seul 66,5% des surfaces artificialisées entre 1999 et 2006, plus particulièrement dans les Bouches-du-Rhône et le Var.
{{}}
Sur le CARTOPAS 2014 de la DREAL PACA : | |
{{}}
Sud Insee l’essentiel n° 136 – OCSOL 2006 CRIGE PACA
L’artificialisation du littoral, et notamment les ouvrages gagnés sur la mer, impactent les petits fonds côtiers particulièrement riches en terme biologique (rôle de frayère pour de nombreuses espèces marines…). Un inventaire des aménagements gagnés sur le domaine maritime est réalisé par le laboratoire Ecomers de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, via la base MEDAM avec le soutien de la DREAL PACA, de l’AERM&C et du Conseil régional de PACA.
L’artificialisation du sol se concentre fortement sur le littoral, mais tend depuis plusieurs années à se reporter sur la bande rétro-littorale riche en espaces naturels et en terres agricoles. L’évolution de la consommation d’espace par habitant est en effet plus faible au niveau de la bande littorale que sur le moyen-pays. Ce report vers le moyen pays des zones d’habitation et d’activités est dû à l’augmentation du prix du foncier et à l’évolution des modes de vie.
Les tendances d’évolution de l’occupation des sols en PACA sur la période 1999-2006 poursuivent celles observées précédemment via l’enquête nationale Teruti. Les espaces artificialisés continuent de s’étendre au détriment de sols agricoles et, dans une moindre mesure, des espaces naturels. D’importantes évolutions se produisent au sein des forêts et milieux semi-naturels, avec des phénomènes de fermeture des milieux ou de dégradation.
Le graphique ci-dessus illustre le phénomène de l’étalement urbain : la distance à parcourir depuis la ville centre pour rencontrer une densité inférieure à 68 habitants/km2 n’a cessé d’augmenter pour les principales agglomérations de la région, alors qu’elle a pu se stabiliser pour plusieurs des agglomérations françaises comparables. La limite du périurbain s’établit aujourd’hui à 40 km du centre, soit deux fois plus loin qu’il y a quarante ans. A titre de comparaison, cette limite se situe à
46 km du centre de Paris, mais elle n’a avancé que de neuf kilomètres depuis 1962.
1. * Ce résultat, issu d’une exploitation propre à la région PACA, a la particularité de mieux identifier les espaces de « mitage » nombreux en PACA, dont les anciennes zones « NB » des POS (urbanisation inorganisée en secteur naturel). La conséquence est une part significativement supérieure des espaces artificialisés (8,2% pour Ocsol contre 6,2% pour CLC pour l’année 2006), qui reflète a priori plus fidèlement la situation en PACA.