Sobriété foncière, recyclage, recomposition : de quelle vi(ll)e avons-nous envie ?
La DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur a sollicité le dessinateur Martin ETIENNE pour imaginer une nouvelle façon de sensibiliser aux enjeux de recyclage foncier et de gestion économe de l’espace.
Cette collaboration a abouti à une série de dessins, projetant sous forme de diptyque un modèle urbain alternatif en lieu et place d’un quartier existant ou d’un parti d’aménagement « classique ». Cet exercice de projection met en œuvre une gestion optimisée du foncier déclinée sur différents profils de territoire : c’est alors une autre image du quartier pavillonnaire ou de la zone d’activité qui se révèle, d’autres possibles sur les sites en friches ou les centres urbains denses qui apparaissent.
Le fourmillement de détails offre plusieurs lectures du différentiel entre les deux images, souligné à la fois par la nature en ville, le traitement des espaces et leur impact sur les sols, la place donnée au vivre ensemble (espaces publics ou partagés), ou encore la diversité des leviers de recyclage et de densification.
Ces projections illustrent aussi la transversalité des questions liées à l’aménagement et leur nécessaire articulation : formes urbaines, desserte, mobilité, énergies, ressources locales, aménités urbaines et environnementales, etc.
Mais au-delà de ces analyses, l’aménagement global proposé en perspective attire et convainc, répondant à la fois aux aspirations individuelles (à l’échelle de l’habitat et de son environnement immédiat) et à des enjeux d’intérêt collectif (fonctionnement urbain, optimisation des espaces, attractivité).
A chaque fois, la densité s’introduit comme vecteur de qualité du cadre de vie : l’individualisation des quartiers pavillonnaires se transforme en lieu de vivre ensemble apaisé et convivial ; l’îlot urbain ou la friche s’ouvre sur la ville en offrant de nouvelles fonctions ; la zone d’activités ou commerciale purement fonctionnelle devient un lieu de vie.
La dernière projection aborde la recomposition spatiale des territoires littoraux soumis à l’érosion du trait de côte. Repenser l’aménagement de la bande côtière pour le rendre plus résilient invite à accepter le phénomène de recul et s’y adapter, à prioriser certains usages, à trouver des solutions d’adaptation ou de report. Là encore, la densification participe à l’exercice de recomposition de l’espace rétrolittoral, repensant l’organisation de ses fonctionnalités et œuvrant à la résilience globale du territoire.
En un regard, ces dessins montrent comment la densification des espaces, couplée à des enjeux de qualité urbaine, devient attractive et pleinement désirable.